La régie de quartier
Depuis quinze ans, 31 femmes et 3 hommes ont le souci de la propreté de nos coursives et cages d’escalier selon un dispositif imaginé par les habitants en partenariat avec les organismes logeurs, la Ville de Grenoble et mis en œuvre par la Régie de quartier.
Ce service poursuit quatre objectifs indissociables :
- la propreté des parties communes, la sensibilisation,
- la médiation et la veille autour de la propreté
- la responsabilisation citoyenne des habitants, l’insertion et l’emploi.
Ainsi c’est en faisant travailler dans leurs propres coursives des personnes habitant sur place que le travail sera mieux respecté et que les habitants seront mieux impliqués dans les objectifs de qualité de leur environnement.
Comme on le voit l’objectif n’est pas seulement de produire un service de nettoyage mais de répondre à une demande collective « d’utilité sociale ».
S’il est facile de mesurer par le contrôle la qualité directe du service en terme de propreté, il est plus difficile de rendre compte des résultats et des progrès dans les autres dimensions du dispositif. C’est pourquoi la Régie de quartier a proposé à ses partenaires d’entrer dans une évaluation de cette utilité sociale, c’est à dire du bénéfice collectif que nous pouvons tous tirer de ce service.
Plusieurs réunions associant les habitants, les services de la ville, les représentants des organismes logeurs, les encadrants et salariés de la Régie ont permis sous l’animation d’un observateur extérieur de s’entendre sur des indicateurs qui permettront de suivre les progrès de ce service.
En terme de nettoyage, l’indicateur de qualité technique est contrôlé quatre fois par mois dans chaque montée il était de 93% en moyenne sur l’année 2004. Sont également pris en compte les observations des habitants lors des réunions de montée en pied d’immeuble.
En terme de sensibilisation et de médiation autour de la propreté, le choix des heures de passage, le choix de salariées habitant la coursive, le relais assuré avec la maintenance et les correspondants de nuit se mesurent en retour par un plus grand respect du travail, par le degré de connaissance des habitants, la réactivité à l’information et à plus long terme par la reconnaissance de chaque correspondante de coursive comme référent dans sa montée.
En terme de responsabilisation citoyenne des habitants, l’indicateur de résultat retenu est le nombre de participants aux réunions de pied d’immeuble et la qualité des suggestions faites par les habitants en terme de vie de l’immeuble.
En terme d’insertion professionnelle, ce sont donc 31 emplois à durée indéterminée stabilisant autant de familles (60% des correspondantes sont là depuis quinze ans). Le travail à temps partiel (10 à 12h en moyenne) a permis au deux tiers d’entre elles qui le voulaient de trouver du travail en complément à l’extérieur. A long terme on peut mesurer les effets induits de ce choix par l’implication des salariées dans la vie sociale du quartier (association de parents d’élèves, fête de quartier…).
Cette démarche d’évaluation apporte un éclairage sur une des missions de la Régie. Les correspondantes de coursive ont elles-mêmes manifesté comment elles s’investissaient dans cette mission : un travail « dur », estimant qu’un concierge « ne tiendrait pas le coup » à leur place. Car l’hiver « c’est la galère », tout le monde se réfugiant à l’intérieur des coursives. Si « on laisse faire cela se dégrade très vite ». Mais « il y a plus de respect qu’ailleurs car on sait qui fait le boulot ».
Merci à vous tous de participer au respect et à l’amélioration de ce service. Nous vous donnons rendez vous dans les réunions de pied de montées pour répondre à vos attentes sur les services de votre Régie de quartier.
Bernard Reverdy (Habitant du quartier et président de l’association Régie de quartier Villeneuve-Village Olympique)
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